Walan
Nombre de messages: 59 Date d'inscription: 09/02/2011
| Sujet: Institut de Politique : objectifs et mise en oeuvre Ven 25 Mar - 19:01 | |
| Objectifs :
Walan a écrit: | Néanmoins, après avoir pu parcourir brièvement l’institut de politique de votre Académie, j’ai un projet à proposer pour celui-ci, que j’expose à la suite.
- L'étude de l'histoire politique me semble devoir être poursuivie mais aussi sortir du giron antique.
Nous apprenons certes de plus en plus des maîtres grecs et ceci doit être développé, mais il paraît nécessaire également d'étudier la manière dont la Cité a évolué d'Aristote à nos jours, et dans quelle mesure la Politique a évolué pour être ce qu'elle est désormais. Il va sans dire qu'une collaboration avec l'institut d'Histoire ne pourrait qu'être profitable sur ce point.
- L'étude du droit me semble devoir être abordée d'un autre angle.
En effet, je ne crois pas qu'il soit pertinent que l'Académie Royale serve d'archives aux divers coutumiers et codex du Royaume, d'autant plus que les lois évoluent à une rapidité telle qu'il faudrait un institut complet rien que pour veiller à leur mise à jour. Plutôt donc que d'user de temps et de forces pour un rôle qui ne me semble pas être celui de l'Académie Royale, je pense qu'il serait intéressant de synthétiser ces coutumiers pour en extraire les grands traits.
S'agit-il d'un droit coutumier ou d'un droit écrit "exhaustif" ? S'agit-il d'un droit principalement public ou principalement privé ? Le droit économique est-il protectionniste ou libre ? Pour chaque province, dégager les grands traits de son droit permettrait ensuite d'étudier les différentes tendances du Royaume et, rétrospectivement et/ou à terme, leur évolution.
- L'art politique, quant à
lui, me semble être à la fois le plus vaste et le plus compliqué des champs d'études possibles à l'Institut de Politique.
- Le recensement et la classification des partis politiques
me paraissent devoir faire appel à de nombreux contacts auprès des diverses provinces, mais ne me semble nécessiter de nouveaux développement. Avoir la liste des divers partis d'une province n'a de sens que s'il est possible de détailler l'historique de ceux-ci, leurs personnages marquants, les principaux courants existants et les articulations entre tout ceci.
Ainsi seulement, il sera possible de déterminer si des motifs communs se retrouvent dans chaque province, par exemple avec l'opposition entre un parti "du peuple" et un parti "d'élites", et dans quelle mesure la géographie, le temps ou tous autres facteurs peuvent influencer sur le paysage politique des provinces.
- En lien avec ceci ne peut qu’aller l’étude de la relation étroite entre politique et économie,
les divergences entre partis étant fréquemment dues à des conceptions différentes de l’économie. Je ne crois pas qu’il appartienne à un institut de Politique d’étudier à proprement parler les diverses théories économiques, mais chercher les liens pouvant exister entre ces théories et les courants politiques me paraît être une importante piste de travail.
- Il en va de même avec les liens entre relations diplomatiques,
et autant que possible l’évolution de celles-ci, et les différents courants politiques. Plus précisément, les courants au pouvoir sont-ils vraiment déterminants dans les relations diplomatiques d’une province ou celles-ci sont-elles davantage liées à des « coutumes » provinciales instaurées dans le passé et perdurant ?
- Toujours de la même manière, l’étude du fait militaire
ne devrait à mon avis pas viser à connaître les diverses stratégies, tactiques et autres composantes de l’art de la guerre, mais d’avantage à étudier comment s’inscrit l’aspect militaire dans la gestion politique, et réciproquement comment la politique influe sur le fait militaire.
- Enfin, concernant l’étude des discours et l’analyse du pouvoir,
il me semble que ce sont deux faces d’une même pièce qui devraient être regroupés dans un même axe d’étude sur l’exercice du pouvoir. La principale piste d’étude serait alors de déterminer les différentes catégories et techniques d’exercice du pouvoir : méthodes de communication et de propagande, méthodes de prises de décision, etc.
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Mise en oeuvre :
Walan a écrit: |
- Concernant l'histoire politique,
La première étape du travail que je propose sera à mon sens double : d'abord identifier les textes et auteurs antiques à traiter prioritairement ; mais aussi et surtout identifier les différentes périodes clés -en terme politique- de notre histoire.
L'on peut penser par exemple à l'influence de Clovis sur la constitution du Royaume de France ou de celle de Charlemagne et de son empire. Ou, plus récemment, des conséquences de la Fronde ou de l'abdication de Levan III sur le système politique. Les questions qui pourraient alors nous guider seraient alors : quelle succession d'événements nous a conduit jusqu'au système actuel ? Quelles ont été les évolutions successives des structures et système politiques pour que l'on passe de la démocratie antique à notre monarchie ?
Ces périodes ou personnages clés déterminés, ce qui représentera déjà sans doute une lourde tâche d'effectuée, il faudra alors analyser en quoi leur rôle a été important dans le développement de la politique. Vraisemblablement d'abord par une étude de la situation avant et de la situation après permettant ainsi de cerner véritablement quelle a été l'évolution ; puis par la recherche des causes de celle ci.
- Vis à vis de l'étude du droit,
La première étape que je conçois est d'abord d'effectuer un travail de collecte des divers corpus de loi actuels. Ceci passera, a priori, par l'envoi de courrier aux divers régnants ou juge des provinces de France leur demandant de nous communiquer lesdits corpus.
En parallèle et plus important, je pense qu'il sera bon de mener une réflexion sur la constitution d'une "grille" de synthèse de ces différents coutumiers, qui permettra par la suite de faciliter leur analyse. Cette "grille" pourra être constituée de différentes catégories visant, autant que possible, à étudier toutes les composantes du droit de manière aussi précise que possible.
L'on pourra ainsi imaginer que pour chaque corpus il soit répondu brièvement à un certain nombre de questions comme par exemple : les lois provinciales sont elles dirigistes et uniformes sur l'ensemble des villes, ou celles-ci ont elles une liberté législative propre ? Le droit provincial est il coutumier ou romain ? Y a-t-il une limitation minimale ou maximale des salaires ? Quels sont les critères d'éligibilité définis dans la loi ?
Ce ne sont bien entendu que des exemples et la création d'une telle "grille" sera un travail de longue haleine qui nécessitera une importante réflexion commune.
La deuxième étape sera alors d'analyser et de synthétiser les coutumiers de l'ensemble des provinces à travers cette "grille", afin d'en tirer les informations les plus essentielles.
La troisième étape sera, partant de ces synthèses, d'étudier les similitudes et différents courants que l'on pourra observer afin de déterminer les grandes tendances existantes.
Enfin, la dernière étape sera de suivre l'évolution de ces tendances suivant un rythme régulier, mais aussi si possible d'étudier cette évolution rétrospectivement.
- A propos de l'art politique,
- Le
recensement et la classification des partis politiques devront à mon sens suivre un plan globalement similaire à l'étude du droit : - contact auprès des différentes provinces, mais aussi avec les archives royales, pour déterminer les divers partis en présence, leur composition, leur évolution, etc. - parallèlement, constitution d'une "grille" de synthèse des "orientations" politiques des partis : élitiste ou populiste ? Prônant le marché fort ou le marché faible ? Se concentrant sur une cible électorale particulière (ville, catégorie sociale) ou non, etc. - une fois la grille constituée, synthèse pour chaque province des "orientations" de ses différents partis, actuels et passés. - puis étude des "courants" existant dans le Royaume et de leur évolution dans le temps.
- L'étude des liens entre économie et politique me semble devoir suivre une méthode similaire mais sur deux niveaux.
Tout d'abord au niveau des différentes "doctrines" économiques (marché fort ou faible ? Protectionnisme ou ouverture ?), notamment en lien avec l'étude du droit qui sera faite, pour déterminer les grandes "doctrines" politiques existantes.
Puis une fois ces doctrines déterminées, en les rattachant aux différents "courants" évoqués pour les partis.
L'on pourra ainsi voir l'influence des partis politique sur l'économie des provinces, avec comme question par exemple : la politique économique d'une province dépend-elle fondamentalement de la "doctrine" économique du parti au pouvoir, ou est-elle plus influencée par la "doctrine" mise en place à la fondation ?
- Concernant les liens entre politique et diplomatie,
J'estime qu'un premier travail sera d'abord d'établir une cartographie des liens diplomatiques entre les différentes provinces et avec la Royauté, dans et en dehors du Royaume. Cette cartographie pouvant être faite sur la base des traités signés, par types de traités, mais aussi en envisageant de prendre contact avec les Chanceliers des provinces pour connaître la tendance historique de ces relations : tel traité de paix est-il juste un parchemin ou a-t-il -ou a-t-il eut- des applications concrètes ?
Une fois ces cartographies déterminées, l'on pourra à nouveau tâcher d'étudier les différentes manières de faire de la diplomatie dans le Royaume (par exemple, multiplications d'alliances de principes ou mise en place d'un petit nombre d'alliances mais très actives et solides) et les liens entre ces manières et les différents courants politiques existants.
Là encore, il sera sans doute intéressant de se poser la question de l'influence "originelle" versus l'influence "partisane".
- A propos de l'étude du fait militaire,
La tâche me semble plus compliqué qu'ailleurs. L'idéal serait d'étudier l'influence de la politique sur l'aspect militaire et l'influence de l'aspect militaire sur la politique, avec des questions du type : - quels sont les rapports entre politique et ost (ou compagnies d'ordonnances) ? Y a-t-il un "apolitisme" des structures militaires ou non ? Les dirigeants militaires sont-ils des dirigeants politiques ou militaires ? - quel est l'usage de l'armée dans la gestion politique ? Défense de l'aspect sécuritaire ? Contrôle des masses ? Utilisation comme outil politique afin de maîtriser les opposants ? - quel est le poids de l'armée dans les luttes de pouvoir politique ?
J'avoue néanmoins ne pas savoir à l'heure actuelle quels moyens employer pour répondre à ce type de questions.
- Enfin, pour l'étude des discours et l'analyse du pouvoir,
Je crois que l'analyse de ceci passera par la sélection d'un certain nombre de discours (programmes de campagne, communications de conseils au peuple, etc.) et de débats qui seront ensuite étudiés pour en extraire les techniques "communes" employées.
D'autre part, la partie "analyse du pouvoir" pourra également être faite par la sélection d'un petit nombre de conseils, représentants les différents "courants" politiques que j'ai déjà évoqué, et l'étude de l'exercice du pouvoir de ces conseils. Évidemment, cette expérience devra être menée sur plusieurs échantillons de conseils, afin de voir par exemple si les méthodes d'exercice du pouvoir dépendent ou non des "courants" représentés.
Bien entendu, l'exercice du pouvoir au niveau royal ne pourra qu'être un autre axe d'étude.
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